C’est l’un des postes de dépenses des plus négligés dans la gestion financière des TPE, les stocks. Et pourtant, il représente le poste plus important après la masse salariale.

Ce qui coûte cher aujourd’hui aux chefs d’entreprises, ce sont les surstocks ou les stocks dormants.
Ainsi le surstock dû à des commandes d’outils ou de matières premières en plus grandes quantités que le besoin réel peut engendrer des pertes directes s’il n’est pas suivi. On pense immédiatement aux denrées alimentaires périssables ou aux matières dangereuses telles que les bouteilles de gaz pour les professionnels, de peur de manquer en forte saison, notamment en ce moment dans les campings et chez les restaurateurs. Il est possible de lisser cette charge en convenant dans le contrat fournisseur des pics livraisons en fonction de la saisonnalité et des estimations basées sur la consommation annuelle passée. Certains fournisseurs peuvent même livrer quotidiennement.
Concernant le stock dormant, le principal inconvénient réside dans le coût qu’il représente. On estime qu’au bout d’un an de stockage, le coût du produit va doubler de valeur, par l’espace mobilisé, la manutention humaine, les frais fixes du bâtiment (assurance, chauffage, électricité). Sans compter, là aussi sur sa valeur qui, avec l’obsolescence tend à diminuer. Par exemple, un carreleur qui aurait fait entrer en quantités importantes du carrelage considéré comme « tendance » a des risques que sa clientèle se détourne rapidement de l’effet de mode ou ne souhaite pas le choisir.
Si vous avez besoin de vous libérer de vos stocks, des solutions existent aujourd’hui pour mettre à disposition vos produits aux autres professionnels. Ainsi, Tours Métropole a lancé en juin dernier le HUB ECO, une plateforme en ligne pour mutualiser des moyens matériels, humains des entreprises tourangelles et valoriser des stocks de matières non utilisées.
Autre conseil pour gérer au mieux votre stock dormant, réaliser des inventaires tournants, en plus de l’inventaire annuel obligatoire, à raison d’une fois par mois ou par trimestre, selon l’activité exercée.
Cela permet d’avoir une valeur comptable des stocks au plus proche de la réalité, d’anticiper au plus juste les commandes et d’ajuster les fonctionnements internes de l’entreprise.
À titre d’exemple, une entreprise œuvrant dans le secteur aéronautique et utilisant des colles spécifiques aura tout intérêt à pratiquer des inventaires tournants. En effet, même si le responsable de stocks se base sur les entrées et sorties de ce qui est indiqué dans son logiciel ERP, il est possible qu’il y ait un écart voire un manque de colle. Quelle entreprise ne connaît pas des employés, venus se servir sans forcément l’avoir signalé. On pense notamment aux périodes de congés pendant lesquelles CDD et intérimaires viennent pallier les absences et n’ont pas toujours connaissance des process internes.
Les pénuries des matières premières et composants de ces derniers mois ont montré les faiblesses d’un fonctionnement à flux tendu, un mode de gestion qui n’est pas toujours adapté à l’activité, surtout en des temps incertains.
Vous l’aurez compris, la gestion des stocks est un sujet très sérieux et impactant pour les entreprises.
L’objectif principal : trouver le juste équilibre entre posséder un stock suffisant pour ne pas tomber en panne de fonctionnement ou de production, tout en veillant à ne pas être en surstock.
À venir, un prochain article sur les 10 actions pour réduire son stock. En attendant, si vous souhaitez en savoir plus pour éviter les surstocks et les pannes, je vous invite à regarder ce webinaire d’Édouard Thieuleux.